Ami lecteur, je ne vais pas te faire attendre.
Allez, voilà la suite.
Histoire (peut-être) vraie: suite.
Autour du stade, les compagnies républicaines de sécurité s’étaient déployées selon leur machinale habitude. La manifestation avait été autorisée mais la
bien-pensance avait envoyé tous ses représentants afin de se frotter contre ceux qu’elle appelait les « dégénérés ».
Oh, il ne s’agissait nullement de taper ou frapper le moindre soumis: c'était apparenté à un acte de Domination ce qui était devenu formellement interdit par la
nouvelle loi et pouvait envoyer les auteurs de tels actes directement en prison (cela soulignait bien le caractère vicieux et sordide de cette loi...) Bien au contraire, c’était pour leur parler
gentiment du Bien et du Mal et leur dire en toute amitié qu’ils faisaient fausse route sur le chemin du bonheur et que ce n’était pas à coup de fouet ou de martinet qu’ils allaient trouver ce
bonheur de vivre.
Et pendant ce temps, jesse, porté par la foule du Stade de France, se lâchait de plus en plus en se découvrant des qualités d'orateur dont il était persuadé être
totalement dénué tant son existence était tournée vers la soumission. Parfois les circonstances peuvent transcender les êtres et les rendre capables d'actions incroyables:
- « Dehors, nos ennemis nous attendent non pas pour nous faire du mal mais pour nous parler de façon démagogique des méfaits supposés du BDsM : n’écoutons pas
le chant des sirènes et de la facilité réunis ! Croyez-vous que nous devons accepter que les CRS ne tapent pas sur nous ? Disons-le tout net, nous ne voulons pas être défendus et s’il faut
provoquer les CRS pour se faire agresser par eux jusque dans leurs cars, nous n’hésiterons devant aucun moyen!»
- « jesse, Président ! jesse, Président ! » scandait la foule sur l’air des lampions.
Surpris par tant de ferveur, jesse allait de plus en plus loin dans son discours :
- « moi, Président, je rétablirai l’ancien ordre, l’ordre normal des choses ! moi, Président, je rendrai la liberté de pratique aux adeptes du BDsM ! Et puis
tant que j’y serai, j’allègerai aussi les impôts et la TVA afin de relancer l’industrie du BDsM, afin de maintenir la qualité Made in France si bien reconnue à travers le monde de cette
production que le monde entier nous envie! moi, Président, je lutterai contre les imitations et exercerai un contrôle strict aux frontières afin d’interdire toute importation frauduleuse de
contrefaçons. Plus de godes contenant du bisphénol ou autres substances nocives ! moi, Président, les choses reviendront à l’état normal et on pourra enfin à nouveau les tirer aux clercs !
»
- « BRAVO ! BRAVO ! » criait la foule en délire qui applaudissait à tout rompre.
Et jesse, désormais totalement libéré, reprit de plus belle :
- « moi, Président, le RER B n’aura plus aucun problème technique et ne sera plus jamais en retard ! »
Médusée par tant d’audace de la part d’un soumis, la foule ne put retenir un long «Oooooooooh » plutôt dubitatif…N’était-ce pas là un peu démagogique tant
tout le monde savait ce dernier point comme étant proprement irréalisable sauf à supprimer définitivement le RER B ?…
Là, jesse sentit la foule lui échapper. Il fallait la reprendre :
- « Suivez-moi dans cette entreprise difficile et ô combien ardue mais toujours très enrichissante ! Aujourd’hui, devant vous tous réunis et avec votre soutien
sans faille, je fonde le syndicat des soumis dont je prends provisoirement la tête pour défendre nos droits! Aidez-moi à vous guider! »
La foule était heureuse. Enfin un pigeon quelqu’un qui allait les défendre comme ils le méritaient. Et d’entonner un monumental :
- « Allez jesse montre-nooooouuuus tes feeeesssseeeeseuh, allez, jesse montre-nooooouuuus ton c.. ! »
Puis, dans la foulée de jesse, quelques personnes masquées prirent la parole : c’était des Domis qui cherchaient à conserver l’anonymat.
- « Aujourd’hui des lois de purification mentale N/nous interdisent toute rencontre depuis que la pratique de la Domination est interdite. Nous, les Domis avons
besoin de vous, les soumis, pour notre plaisir et vous les soumis n’êtes pas grand-chose sans vos Domis. Aidez-Nous ! C’est un ordre ! »
La foule des soumis répondit d’un énorme :
- « Aaaaaaaaaaaaaah ! Oui, encore ! Qu’est-ce que c’est bon d’entendre un ordre venant d’un Dom ! Il y a si longtemps que ça ne nous était pas arrivé. Encore !
Encore ! Encore ! »
Dehors les CRS dialoguaient comme s'ils étaient invités dans un salon bourgeois avec force tasses de thé et petits gâteaux. Pas un seul coup n’était donné et les
matraques restaient dans les cars. Quelques soumis essayaient bien de les provoquer voir attendaient que des coups soient donnés pour espérer s’interposer et ainsi mieux prendre ces coups à la
place des autres, allant même jusqu’à espérer être conduits à l’intérieur d’un des cars de police pour y être durement interrogés, voire plus si affinités…Mais rien n’y faisait.
Pendant ce temps, jesse ne pût s’empêcher de penser à Lady Abigael qui, de Son côté, n’avait pas renoncé à Son soumis et à leurs rencontres régulières. il savait
qu’Elle l’écoutait et, craignant pour Elle, il Lui avait demandé de ne pas venir alors qu’Elle aurait souhaité montrer à quel point ces lois stupides ne l’impressionnaient pas un seul instant.
« Ah Quelle merveilleuse Domina que Ma Dame ! » se dit-il.
La fatigue plus que les forces de l'ordre eut raison des manifestants qui, habitués à céder comme de braves soumis qu'ils étaient, rentrèrent sagement chez eux,
l'espoir au cœur de voir un jour cette situation cesser. Les slogans se succédaient dans leurs esprits: "soumis de tous les pays: unissez-vous!"; "Il n'est pas interdit
d'interdire!"; "CRS!Do-Mis!". Ils étaient en train de rêver à des lendemains qui chantent: l'espoir était en train de renaître.
Même si aucun coup ne fut donné ou reçu, la manifestation fut un succès et le syndicat des soumis engrangea bon nombre d’adhésions dès le lendemain.
Furieux de ces résultats inattendus les syndicats dits « historiques » créèrent tous une branche « soumis » afin d’enrayer l’hémorragie de départs de chez
eux.
Le comble de l'injustice fut atteint lorsqu’un des membres dirigeants du nouveau syndicat des soumis fût arrêté et accusé d’être en infraction avec la loi sur la
Domination.
La provocation était grossière et deux jours plus tard une manifestation monstre réunissait plus de deux millions de personnes sur les Champs Elysées. Il y avait
des seniors, des enfants et toutes les autres catégories d’âge étaient elles aussi représentées. Les gens eurent le courage de regarder les autres pendant plus de trente secondes, certains
brandissaient des fers à vapeur en plein milieu de la journée au milieu de Dominas habillées tout de cuir vêtues avec un fouet à la main qu’Elles s’ingéniaient à faire claquer le plus fort
possible. Une émotion intense régnait et elle fût à son comble quand au micro jesse lança son fameux : « N/nous sommes tous des soumis Dominants ! ».
Début juin 2018, le Gouvernement tombait et de nouvelles élections législatives étaient organisées.
Dès sa mise en place, le mois suivant, le nouveau Gouvernement s’empressa d’annuler toutes les lois absurdes et, tant qu’il y était, annonça à grands renfort de
publicité que la ligne B du RER allait être rénovée de fond en comble sans que cela coûte un seul centime au contribuable. Sur ce dernier point, personne ne fût dupe.
La politique avait repris ses droits; le syndicat des soumis n’avait plus de raison de continuer à exister et allait être dissous début octobre 2018. Le calme était
revenu. soumis et Dominants pouvaient à nouveau se rencontrer tranquillement dans le plus merveilleux des mondes BDsM.
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L’enfant de 10 ans regarda son grand-père avec des yeux à la fois interrogateurs et admiratifs:
«- C’est vrai cette histoire Papi jesse ? »
« - Bien sûr que c’est vrai, mon petit. Tu ne crois tout de même pas que j’ai inventé tout ça pour le plaisir de te raconter une histoire, j'espère ?
»
« -Ben, si, je le crois un peu Papi jesse… »
« - Tu n’es pas forcé de me croire mais ça me fait de la peine, tu sais ? Mais, bon, tiens voilà quelques euros pour te remercier de m'avoir écouté. Tu peux y
aller… »
« - Merci Papi jesse ! ».
Papi jesse regarda partir son petit-fils en pensant : « Décidément, ça grandit plus vite que je ne l’imaginais… Va falloir trouver mieux pour la prochaine fois…
»
L’enfant s’en alla aussitôt en courant avec un billet de 20 euros retrouver ses copains qui l’attendaient au jardin municipal.
L’un d’eux lui lança : « Alors, il t’a raconté une nouvelle histoire bidon, le vieux débile ? »
L’enfant répondit : « Ouais ! Mais pour une fois, celle-là, elle était presque crédible. Il s’améliore avec le temps mon Papi…Vivement la prochaine pour voir ce
qu’il va encore me sortir ».
Fait en l'An de Grâce Deux Mille Trente Cinq, le vingtième jour du mois de mai par jesse, plus connu sous le pseudo "Le soumis de
Ma Dame / Lady Abigael"
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